Patrimoine – Histoire
SITUATION HISTORIQUE DE PONT-SAINT-PIERRE
Le bourg de Pont-Saint-Pierre remonterait à l’époque mérovingienne (vers le 5e siècle). Cependant on peut supposer une origine plus ancienne, partant de l’hypothèse qu’une voie antique reliant Rotomagus (Rouen) et Lutèce (Paris) passait par la vallée de l’Andelle. Avant 1809, il existait deux paroisses. Tout d’abord Saint-Pierre, qui donna son nom au pont qui enjambe l’Andelle, « le Pont Saint Pierre ». Le bourg était groupé autour de celui-ci, l’église se situait entre la rue Raban et celle de flipou, elle fut démolie sous la Révolution, après avoir été vendue comme bien national.
La deuxième paroisse, Saint-Nicolas, dont l’église remonte au XIIe siècle, faisait partie de l’archidiaconnat du Vexin et du baillage de Gisors.
Primitivement Pont-Saint-Pierre faisait partie du domaine des ducs de Normandie, ils y firent construire un château-fort afin de protéger la vallée. Point de traces aujourd’hui de l’édifice.
Le château actuel date de la fin du XVe. Pont-Saint-Pierre comme toutes les localités voisines eut à subir une histoire mouvementée marquée notamment par des destructions par le feu.
Les photos ainsi qu’une partie des textes sont extraits du livre « Les années 1900 à Romilly-Sur-Andelle, Pont-Saint-Pierre, Douville, Radepont », par le Club de Cartophilie de Pont-Saint-Pierre, aux éditions « Page de Garde ».
PATRIMOINE
L’EGLISE SAINT-NICOLAS :
Elle est d’époque romane, du XIIe siècle pour sa partie la plus ancienne (partie est). Elle a remplacé une église en bois.
On la doit à la générosité d’un habitant nommé Hugues, pour toute récompense il demanda d’être inhumé sous la gouttière devant la porte latérale sud (côté Monument aux Morts).
Les nombreux travaux de restauration et agrandissements furent entrepris sous Louis Philippe. Un clocher fut élevé en 1846, surmonté d’une croix en fer forgé (déposé en 1902, et actuellement à l’extérieur au pied de la tour).
La nef comporte 450 panneaux en bois. La chaire comprend un abat-voix du XVIIe siècle, provenant de l’abbaye de Fontaine Guérard. Le choeur possède 34 stalles dont la rangée supérieure date d’Henri IV.
LA GARE
La ligne Gisors-Pont de l’arche fut mise en service le 28 décembre 1868 avec une seule voie, puis portée à deux voies au début du siècle.
Pendant la guerre 1939-45, elle fut de nouveau ramenée à une voie, les allemands ayant récupéré les rails pour un tout autre usage.
La trafic était intense, la gare de Pont-Saint-Pierre étant desservie neuf fois par jour vers 1900 pour le transport des voyageurs. Ceux-ci avaient alors le choix entre trois options, avec un prix en conséquence. Ainsi en 1869, pour aller de Pont-Saint-Pierre à Rouen, le passager devait s’acquitter de la somme de 2,55F pour un voyage en 3ème classe, de 3,55F pour un confort de 2ème classe, et de 4,65F pour goûter au luxe de la 1ère classe.
LA LAITERIE :
Aujourd’hui le square Philibert a été aménagé sur l’espace laissé par la destruction des bâtiments. La laiterie ferma ses portes en 1928.
On constate qu’à l’époque le ramassage de lait s’effectuait à vive allure, ce par tous les temps
LA FILATURE LEVAVASSEUR :
A l’origine, il existait deux filatures de chanvre et de laine, achetées en 1821 par Charles Levavasseur, armateur et industriel, ancien administrateur de la Banque de France.
Après un premier incendie en 1851 où tout est détruit, il fait reconstruire, en 1857, la filature de style néogothique anglais.
En 1860, l’usine est prête à fonctionner et se compose de 2 bâtiments dont l’un avec 4 tours d’angle, ceux-ci avaient chacun 4 niveaux. Le 23 août 1874, un incendie détruit les machines. Le fils de Charles, Arthur, réinstalle du matériel de production dans la petite filature. Nouvel incendie en 1913.
L’activité bien que réduite, se poursuivra. Un dernier incendie datant du 16 décembre 1946 détruira les derniers bâtiments et mettra un terme à l’activité textile du site. Monsieur Bernard Levavasseur, après cinq générations, se sépare de ce domaine vers les années 1960.
Aujourd’hui, seule une centrale hydroélectrique fournit encore du courant à l’EDF.
LE MARCHE :
Il s’agit là du plus ancien marché de la région : les autres paroisses, sous le régime des seigneurs et barons de Pont-Saint-Pierre, étaient formellement interdites d’un tel commerce.
Les deux halles ouvertes les mercredis et samedis étaient obligatoires pour tous les commerces. Les différentes taxes, diverses et nombreuses (droit de hallage, taxe de mesurage…), étaient exigibles sur le champ
L’USINE TRON ET BERTHET :
Après avoir créé la selle « Idéale » en 1890 à Paris, Jean-François Tron implante son atelier à Pont-Saint-Pierre (en 1900), dans une ancienne filature.
L’entreprise fut ensuite dirigée par sa fille et son gendre Marcel Berthet, bien connu dans les milieux sportifs.
Positionnée dans le haut de gamme, l’entreprise ne put surmonter la concurrence des produits vendus à bas prix, elle fut contrainte à la fermeture.
Marcel Berthet fut le premier cycliste à parcourir 50 kms dans l’heure, exploit réalisé à Monthléry le 13 novembre 1933, sur Vélodyne. A trois reprises 1907 et deux fois en 1913) il fut recordman du monde de l’heure
L’HOTEL DE L’UNION :
Trés ancien à Pont-Saint-Pierre, il fut géré de nombreuses années par la famille Vard. Il fut tenu, de fin 1936 à fin 1938, par E.Calvo, artiste aux multiples facettes (peintre, sculpteur, dessinateur).
Il illustra de nombreux albums de bande dessinée, en particulier « La Bête est Morte », dans lequel il transpose chez les animaux , le conflit 1939-45. Pont-Saint-Pierre y est mentionné. L’Hôtel de l’Union a pris l’appellation « La Bonne Marmite » en 1966, Monsieur Amiot en devenant le nouveau propriétaire.
LA MAISON LECAPITAINE :
Négociant en vin et bière, assurait l’approvisionnement des communes voisines avec des moyens de transport adaptés et entretenus.
La cour intérieure servait au stockage des produits et à la préparations des livraisons, la famille au complet s’arrête un bref instant de travailler (photo ci-contre).
LE « PONT SAINT-PIERRE » :
Il fit l’objet de réclamations lors de la réalisation du cahier de doléances en 1789, son entretien étant parfaitement négligé.
La gravure ci-contre, une des rares représentant Pont-Sanit-Pierre, nous permet de voir le chemin de halage qui permettait la navigation sur l’Andelle (transport par bateaux, et flottage des bois).
LA HALLE :
A l’emplacement de la mairie et des écoles, existait encore en 1837, une halle dite à boucherie. Par jugement du tribunal des Andelys du 20 juillet, la commune de Pont-Saint-Pierre était confirmée dans son droit de propriété du terrain occupé par la halle, les bâtiments restant la propriété du baron d’Houdemare; ce dernier avait transformé la halle en maison d’habitation.
Après un accord et moyennant finance, la commune achète les bâtiments du baron. A noter que celui-ci et nommé maire par le préfet, en 1846. Mairie et écoles furent construites après 1847.
L’HOTEL DU BRAS D’OR :
Propriété de le famille Lanne, c’est un ancien relais de poste. Celui-ci fut transféré, en changeant de nom, à l’auberge de l’Andelle.
LE CHATEAU DE PONT SAINT PIERRE :
Il fut construit entre 1490 et 1510.
Ses deux grosses tours, à l’entrée principale, les tourelles en encorbellement, sont les éléments d’une construction de la fin de l’ère ogivale. Le château subit de nombreuses modifications au cours du XVIIe siècle. Le 24 septembre 1778, Antoine-Pierre-Thomas-Louis Caillot de Coqueromont, conseiller du roi (Louis XVI), Président en la cour des Comptes de Normandie, acheta la baronnie de Pont-Saint-Pierre, ses terres de Douville à Pitres et le château bien entendu.
Son parc est traversé par l’Andelle qui alimente les larges douves. La chapelle du château date du XVIE siècle.
A la suite des événements de la Révolution, le baron émigra, ses biens devinrent biens nationaux, gérés pour le compte de l’Etat, sous le contrôle de la commune de Pont-Saint-Pierre. La commune fut destituée de ses droits, le 9 avril 1793 pour ne pas avoir envoyé l’état de gestion au district.
LE CHATEAU DE LOGEMPRE :
C’est un château assis dans les prairies au bord de l’Andelle sur sa rive droite. La partie la plus ancienne fut élevée vers le XIIe siècle. Il fut occupé par les anglais et brûlé en 1449.
Selon l’ouvrage La Baronnie de Pont-Saint-Pierre : « La tradition rapporte que pendant cette époque du siège de Rouen et des guerres civiles dans la contrée, Gabrielle d’Estrées, la maîtresse d’Henri IV si connue sous le nom de la Belle Gabrielle, habita le château de Pont-Saint-Pierre ou de Logempré, comme il était encore désigné dans le pays, et auquel plus tard; les habitants de Pont-Saint-pierre donnèrent le nom de château de Gabrielle. »